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Préambule

TERRORISME VERT ?

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AU COEUR DE LA ZAD

     ituée à quelques centaines de mètres en contrebas de la ville, la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes peut paraître à première vue un territoire hostile et sauvage. Et si l'on en croit les panneaux, la ZAD est partout.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous frayons un chemin à travers les barricades et les chicanes qui longent les routes et censées ralentir les forces de l’ordre. A l’une des « entrées » du site, nous nous arrêtons à ce qui ressemble à un point presse de fortune : une baraque en bois et en préfabriqué. N., la quarantaine, nous accueille, un grand sourire aux lèvres, et nous explique un peu la démarche de ce lieu : « vous vous trouvez sur l’un de nos espaces de communication. Les voyageurs de passage ou les journalistes passent quasiment tous par ici. On les briefe un peu. C’est nécessaire, surtout pour les journalistes, avant qu’ils ne s’aventurent réellement sur la ZAD : on essaie de les déformater ».

 

N. nous explique quelques « règles » et conseils à suivre. Pas de photos et pas de vidéos si les gens ne le souhaitent pas ! D'ailleurs, les zadistes s'en amusent : « lorsque certains journalistes viennent sur la ZAD, il y a un certain côté safari ! » À part ça, nous pouvons circuler librement. « Si vous êtes réglo, il n’y a aucune raison que les gens soient agressifs avec vous », poursuit N. Sur la ZAD, on trouve de tout : des gens qui sont prêts à recevoir et à communiquer. Mais également des gens qui ne seront pas du tout réceptifs et ne vont absolument pas aller vers les autres. « C’est la richesse de la ZAD, vous allez découvrir un monde de diversité », nous lance N. avant que nous repartions.

 

 

Direction la ferme des « Fosses noires ». Sur la ZAD, les quelques 60 lieux de vie portent un nom. Qu'on loge dans des fermes, des maisons, des cabanes, des caravanes ou des tentes, chaque endroit a son identité. « Fosses noires » est un corps de ferme occupé depuis plusieurs années. La maison est l’un des lieux d’accueil des voyageurs de passage. Nous sommes d'ailleurs reçus comme il se doit par les « locataires » pour partager un petit déjeuner. Six personnes vivent de manière permanente dans cette ferme, et la plupart se sont spécialisées dans l’agriculture. 

 

 

C’est le cas de Micka, 27 ans, installé depuis quatre ans à Notre-Dame-des-Landes. « J'ai grandi dans une famille d'agriculteurs, je voulais partager mon savoir-faire ». Et même si les conditions de vie ne sont pas toujours évidentes sur la ZAD, le jeune homme ne regrette pas son choix. « Je me sens bien ici, je vis comme je le souhaite et je n'ai de compte à rendre à personne. Au début, c'est bizarre, puis on s'habitue. L'argent n'est pas trop un problème ici : on ne paie pas de loyer, pas d'impôts. Certains touchent le RSA, d'autres, en revanche refusent de recevoir un salaire car ils ne sont pas dans cette logique économique. On se nourrit grâce à tout ce qu'on produit : des légumes, des oeufs, du lait, du fromage, on fabrique notre propre pain. On élève également du bétail, même si l'on mange peu de viande. »

 

B., un jeune homme aux longues dreadlocks vient juste de se réveiller. Il prend tout de suite part à la discussion, un café à la main : « C'est super riche ce qu'on vit ici, ce sont des moments uniques même si parfois c'est dur. » À première vue, l'hygiène de vie peut sembler préoccupante si l'on en croit l'état de ses vêtements : un jogging sale et un sweet à capuche troué. L'accès à l'eau et à l'électricité est parfois un problème mais cela ne le décourage pas. « L'hiver est fini et les beaux jours arrivent, ça donne du baume au coeur ! » Les parents de B. étaient les anciens locataires des lieux depuis plus de trente ans. Lors du rachat de la ferme par le Conseil général de Loire-Atlantique, le couple est parti. Lui, a préféré rester pour occuper illégalement la maison dans laquelle il avait grandi.

 

Le jeune homme de 19 ans ne se voit pas quitter les lieux. « Cet endroit a une histoire. Et c'est lorsqu'on est à l'extérieur que l'on se rend compte à quel point ça nous manque. Pour vous dire, quand je suis retourné dans “le monde réel”, j'ai tenu à peine six mois ! Dehors, on prend conscience de beaucoup de choses et notamment de la nature humaine qui est parfois monstrueuse, entre sexisme, méchanceté, incivilités, pour ne citer que ça. » Tout en se roulant une cigarette, il poursuit : « Et puis, ce qu'il y a de cool, c'est qu'il y a toujours quelque chose à faire. On ne se sent jamais inutile car on se met au service de la collectivité. Mais on arrive également à garder du temps pour soi, car c'est aussi important de relâcher la pression et de se retrouver soi-même ».

 

Malgré tout, les zadistes gardent toujours en tête des objectifs bien précis : « nous voulons vivre ici jusqu'à l'abandon du projet, mais nous voulons également qu'il y ait une pérennisation de la ZAD », explique Micka. Sur le site, cela fait environ un an que les occupants réfléchissent au futur de la zone, par le biais de séances plénières, de réunions, de débats, sur des grands sujets, lieu par lieu. Pourtant, l'agriculteur a de plus en plus de mal à se projeter : « à mon arrivée, j'avais une vision utopiste et j'imaginais un avenir serein, sans aéroport. Aujourd'hui, notre statut est beaucoup plus précaire, la situation évolue constamment et je ne cherche plus à penser au futur ». Cette vision pessimiste de l'avenir, beaucoup semblent la ressentir. Mais pour B. la ZAD serait justement une réponse à ce pessimisme, « comme une alternative au capitalisme, un moyen de vivre autrement, où chacun serait véritablement sur un même pied d'égalité ».

 

Comme aux Fosses noires, la ferme de Bellevue est un autre lieu de passage quasi obligé sur la ZAD. Occupé depuis janvier 2013, le gite peut recevoir jusqu'à quinze personnes. Nous sommes accueillis par Alicia, qui malgré sa grossesse semble toujours s'atteler aux travaux de la ferme. Dans la grande salle à manger de la longère, cinq personnes attablées s'apprêtent à partager un repas, parmi lesquelles un couple de retraités : « on vient souvent ici, ça nous change les idées ! »

 

 

 

Cliquez sur la photo pour la voir de plus près

 

 

 

Au menu ce midi, rôti de porc et pommes de terre. Tout est produit par l'homme : le pain, la viande, le fromage. « On cultive sur 200 hectares. On a même un atelier couture ! Tout nos produits sont en vente libre sur notre marché, et chacun donne en fonction de ses moyens. Presque tout le monde vient se fournir à cet endroit. C'est vrai qu'il y a toujours une logique marchande mais elle est nécessaire pour pouvoir continuer à produire, à acheter du matériel et de quoi nourrir les bêtes. L'argent que nous récoltons est redistribué, pour la ZAD. » La ferme est également un lieu de réunion grâce à sa grande salle commune où « il fait un peu froid », d'après Alicia. Assemblées agricoles, discussions liées à l'organisation de la ZAD, ou réunions autour du féminisme, tous les sujets sont abordés. Et si l'on en croit le toit de la ferme, Bellevue semble également se préoccuper des conflits internationaux ! 

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Nous poursuivons notre périple qui nous mène jusqu'à Saint-Jean-du-Tertre. Nous sommes accueillis par Tiphaine qui s'est installée sur la ZAD il y a un an et demi. Quand elle est arrivée, l'organisation n'était pas du tout la même. Les occupants ont donc dû apprendre à vivre entre eux, à se supporter en acceptant les différences et les modes de vie de chacun.



« Ça arrive qu'il y ait des frictions. En tant que fervente protectrice de l'environnement, je suis contre l'utilisation de produits chimiques par certains agriculteurs. Mais je vais chercher à dialoguer plutôt que de tout de suite entrer en conflit. Je ne veux pas dire aux gens que ce qu'ils font est mal. C'est plus dans l'idée de leur montrer comment moi je fais, et peut être que ça leur donnera envie. On cherche des alternatives. Chacun est également libre de participer ou non au débat public, chaque voix est prise en compte et il n'y a aucune hiérarchie. Certains, même, préfèrent vivre en ermite et ne sortent jamais de leur cabane, mais ils veulent juste montrer qu'ils sont là, si besoin est, pour défendre le site. Vivre ici m'a notamment permis de me rendre compte d'autres réalités différentes des miennes. »




La ZAD est également un lieu de diversités culturelles : plusieurs personnes sur le site partagent leur amour pour la musique et organisent des concerts de rock, de métal ou de rap, domaine dans lequel le chanteur Anonyme(s), un des occupants des Fosses noires, excelle. En janvier 2013, les zadistes ont organisé un festival de musique baptisé FestiZad et qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes sur trois jours. En août 2013, c'est le célèbre groupe de musique Tryo, engagé dans les thématiques écologiques, qui vient apporter son soutien à la population en venant chanter, sur la zone, ses plus grands titres. 




Pour autant, comment définir l'identité zadiste ?




Lorsqu'on leur demande ce qu'ils pensent de la dénomination de zadistes et du terme ZAD, la plupart s'agacent. « Cela nous a un peu échappé, selon B. Au début c'était juste pour se marrer, jouer sur le côté “si on habite la ZAD, c'est qu'on est des zadistes !” Mais c'est un terme fourre-tout et très vite, on a assisté comme souvent à une récupération du terme dans les médias, puis par les gens. Puis même par les autres projets inutiles. A Sivens, depuis octobre, les mecs voulaient à tout prix se faire appeler zadistes, alors que la seule vraie ZAD, à vrai dire, c'est Notre-Dame-des-Landes. Il n'y a aucune unité des ZAD en France. Chaque projet est différent, et les occupants aussi ».


Ici donc, beaucoup n'aiment pas qu'on les nomme zadistes, au mieux ils s'en moquent. « Mais on ne ressent en aucun cas une identité zadistes, poursuit B., tout d'abord parce que ça ne veut rien dire. Il y a tellement de diversité ici que d'une personne à l'autre, le terme peut prendre un sens totalement différent. Nous définir comme ça, c'est vachement réducteur ! » Un sentiment partagé par Tiphaine :


« Je préfère le terme d'occupant à celui de zadiste, de collectivité à celui de communauté. Ça m'agace parce que je me sens comme tout le monde, comme une personne normale. J'ai juste un mode de vie qui est parfois perçu comme marginal. Je n'aime pas mettre des étiquettes aux gens. Je laisse ça aux médias ! Nous ne sommes pas une secte, chacun fait ce qu'il veut, pense comme il veut. Par exemple, je peux parfois me sentir beaucoup plus proche des idées de l'ACIPA que de celles de certains occupants. Aujourd'hui, on a l'impression d'être labellisé zadiste, alors qu'il y a plein de gens différents. Pour preuve, les ZAD du Testet ou de Roybon sont incomparables à celle de Notre-Dame-des-Landes, les contextes ne sont pas du tout les mêmes : ici, la lutte paysanne est enracinée depuis quarante ans, le milieu agricole mais également la population sont plutôt défavorables à l'aéroport et étaient contents de nous voir arriver. À Sivens, c'est une lutte récente, les agriculteurs et la population sont, en partie, pro barrage. Même chose à Roybon, où vous allez trouver pas mal d'habitants favorables au Center Park car ils y voient un intérêt économique. »




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ZADISTES :

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“Lorsque certains journalistes viennent sur la ZAD, il y a un certain côté safari !

UN TRAITEMENT MÉDIATIQUE AMBIGU

 

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    a plupart des zadistes s'accordent pour dire que les médias ont donné « une vision assez lamentable » du conflit. Pour Micka, « on a eu un grand déballage médiatique pour casser l'image des manifestants. Peu de médias reflètent la vraie vision de pourquoi nous manifestons et occupons. Tout et n'importe quoi est déclaré dans les médias, c'est pour cela qu'on a du mal à leur faire confiance ». D'après Sylvain Mouillard, journaliste à Libération et auteur d'une série d'articles "De ZAD en ZAD", ces lieux intéressent les médias quand il y a des conflits.

 

Pour celui qui a passé un mois à écumer les grandes ZAD de France, l'argument des zadistes « vous vous intéressez à nous seulement quand il y a de la bagarre » est tout à fait recevable. « Ça peut être énervant de voir débarquer une nuée de journalistes pendant trois jours qui ensuite repartent », explique le journaliste. En même temps, il trouve normal de montrer des violences policières car ce sont des faits trop rares en France pour les occulter. « Mais certains médias ont un traitement très dur et pas forcément objectif, poursuit Sylvain. Je me souviens d'un journaliste de Valeurs Actuelles qui s'est rendu à Sivens en immersion, sans dévoiler son identité. Pour lui, l'accessoire indispensable sur une zad est une canette de bière car "tu te fais tout de suite plein de potes avec de l'alcool". Il est parti avec l'idée que les zadistes étaient des dégénérés violents. Ce n'est pas très intelligent et c'est surtout faux. Pour ma part, je n'ai pas eu besoin de bière ! »

 

Il est toutefois réducteur de dire que tous les médias traitent le sujet uniformément. La démarche de Sylvain Mouillard était d'aller voir comment vivaient les gens sur les différents sites, sans un climat d'actualité tendu entre les moments de poursuites judiciaires ou les affrontements avec les forces de l'ordre. « Ça s'est très bien passé à Notre-Dame-des-Landes, raconte le journaliste. J'ai été surpris par le degré d'avancement de leur vie, leur organisation, des choses très surprenantes se sont mises en place. À Sivens, je suis arrivé le jour d'une manifestation d'agriculteurs, donc c'était assez stressant. Mais en même temps il y avait une démobilisation, une cinquantaine de personnes étaient encore présentes sur la ZAD, ce n'était pas énorme. [Avant les expulsions] Il restait surtout des gens qui tenaient le terrain contre les forces de l'ordre mais il n'y avait pas de véritable organisation. À Roybon également. »

 

L'impact médiatique a toutefois été bien plus important dans la ZAD où est mort Rémi Fraisse, comme l'explique Muriel Lassaga. « Un jeune écologiste de 21 ans tué par des gendarmes mobiles, dans l'inconscient collectif, cela fait tout de suite appel aux combats de mai 68 à la différence près que l'on était à la campagne cette fois-ci ». Le principal problème, selon elle, est que « le sujet a bien souvent été mal traité car trop complexe pour l'aborder en à peine deux minutes dans un JT. On s'en tenait aux faits ». Pour la journaliste, le rôle de la caméra est très important :

 

« C'est toujours un inconvénient dans ce genre de reportage. Je fais partie des journalistes qui respectent leur déontologie. Donc je ne triche pas en utilisant une caméra cachée ou des images volées à la sauvette. J'ai toujours joué carte sur table et fait des interviews sous couvert d'anonymat. Mais même pour ça, la plupart des zadistes étaient réticents. Ils n'ont aucune confiance dans la presse...Il faut dire que certains confrères nous font du tort et que c'est fatigant de lutter sans cesse contre ça ! »

 

 

Des enquêtes comme ceux de Sylvain Mouillard ou de Muriel Lassaga, il en existe d'autres, mais ils sont souvent peu médiatisés ou occultés par la recherche d'un sensationnalisme récurrent des grands médias.

 

 

Pour Tiphaine, les affrontements ont éclipsé les problématiques de base. « Pendant les manifestations de février [2014, à Nantes], les médias ont passé en boucle les affrontements » se souvient la jeune femme. « Pourtant, il y avait d'autres choses à montrer : les dizaines de milliers de personnes présentes ce jour-là, le coté populaire de cette manifestation, les gens qui encourageaient les personnes qui se battaient, les 500 tracteurs présents pour manifester...Je suis consciente que les médias doivent montrer les débordements car ils existent, mais ils ne représentent qu'une infime partie des évènements. »

 

La jeune femme n'est pas dupe. Elle sait que ce n'est pas dans l'intérêt des manifestants d'aller s'opposer aux forces de l'ordre. « Les flics sont surentrainés, ils portent des cuirasses, on a aucune chance contre eux », explique-t-elle. « On joue à pousse-pousse », comme elle s'amuse à le dire. Mais parfois, elle a peur : « La mort de Rémi [Fraisse] a clairement montré qu'ils se servaient de leurs armes un peu n'importe comment ». Selon elle, la colère  « légitime » contre la police a permis au gouvernement de dire que les occupants étaient « de dangereux et méchants terroristes à éliminer. On a instrumentalisé sa mort, on l'a détournée de son contexte. C'est dans le climat actuel : on cherche à faire peur parce que ça fait vendre ». Une logique que suit, pour elle, Xavier Beulin dans ses déclarations.

 

Même son de cloche pour Sylvain Mouillard : « On cherche LA formule qui va claquer dans les médias, et on veut discréditer ses adversaires, mais est-ce que cette expression à un quelconque sens dans l'esprit des gens ? C'est de la bêtise, de la provocation gratuite. Xavier Beulin est opposé aux zadistes car ce sont deux modèles en contradiction totale : D'un côté, on a un modèle productiviste qui nous dit que la mécanisation, l'engrais, les pesticides sont indispensables pour subvenir aux besoins des agriculteurs, pour produire plus et pour nourrir la planète. Il est dans son rôle de délégué syndical. Mais face à cela, on a la version des zadistes qui condamnent un modèle qu'ils estiment à bout de souffle et qui fait mal à la planète. »

 

 

 

Kornofulgure - Flickr - Creative Commons

Y-a-t-il une identité zadiste ? La réponse de Clément Mabi,

chercheur au GIS démocratie

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ZAD, un terme récurrent dans nos JT et nos journaux ces dernières années, mais que représente-t-il vraiment ? Et qui sont les « zadistes » qui occupent les terrains ?

 

LA ZAD, comme reflet d’une contestation écologiste déployée en France depuis les premières manifestations contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, est souvent apparue comme violente et impénétrable. Pour autant, ces contestataires sont-ils réellement les représentants d'un « terrorisme vert » comme il a été parfois lu dans les différents médias ou dénoncé par les personnalités politiques ? Quelles sont leurs revendications, leurs aspirations ?

 

Ce webdocumentaire a été réalisé par des étudiants du Master Journalisme de l'université de Cergy-Pontoise : Anaïs Demont, Christophe-Cécil Garnier, Pierre-Yann Mazari et Gaétan Raoul. Il intervient dans le cadre du cours « Médias et Controverses » animé par Romain Badouard et propose quatre décryptages pour répondre à cette question. 

 

 

 

 

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RÉMI FRAISSE

POINT DE RUPTURE

      a mort de Rémi Fraisse, jeune opposant au barrage de Sivens, a déclenché une vague de réactions politiques et médiatiques. Cet événement tragique a surtout sorti la contestation zadiste de son microcosme. Tout commence donc dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 à 2 heures du matin. Des affrontements entre manifestants contre le barrage de Sivens (dans le Tarn) et les forces de l’ordre se font de plus en plus violentes. Rémi Fraisse, étudiant en botanique, opposé à la construction du barrage, meurt dans la nuit. Les circonstances de son décès sont alors méconnues, sinon suspectes. S’agit-il d’un cocktail Molotov que le jeune homme avait dans son sac ? Ou d’une grenade qu’on lui aurait lancé ?

 

Au lendemain de sa mort, un rapport d’expertise réclamé par la ministre de l’écologie Ségolène Royal, conteste l’efficacité du projet de barrage. Le 27 octobre, Cécile Duflot, ministre EELV et Delphine Batho, ministre de l’Écologie, plaident pour l’arrêt des travaux. Le même jour, les parents de Rémi Fraisse portent plainte pour homicide involontaire. Parallèlement, les accusations contre la gendarmerie prennent de l’ampleur, on parle d’une grenade offensive lancée sur la victime et des traces de poudre sont retrouvées sur ses vêtements. La construction du barrage est suspendue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Diverses manifestations sont organisées en France parmi lesquelles certaines sont interdites. La police procède à des interpellations en marge de ces manifestations et des peines de prison sont distribuées suite à des comparutions immédiates. On entend alors les termes de « djihadistes verts » ou « terrorisme vert » utilisés pour qualifier les manifestants et les zadistes.

 

Le 12 novembre, Le Monde révèle des conversations téléphoniques entre les gendarmes au moment du drame. À l’écoute des enregistrements, il apparaît clairement que les gendarmes ont pris conscience de la gravité des faits lorsqu’ils se sont produits. Le lendemain, Bernard Cazeneuve annonce l’interdiction définitive de l’usage des grenades offensives contre les manifestants.  

 

Les contestations écologiques

 

 

La mort du jeune manifestant a mis un coup de projecteur sur les contestations écologiques, massivement répandues sur le territoire français ces dernières années. Nombre de ces contestations ont abouti à ce que l’on nomme aujourd’hui des « ZAD » (Zone À Défendre), terrains sur lesquels les manifestants ont décidé de s’installer afin de s’opposer aux projets de construction. Ce mode d’action n’est pourtant pas nouveau, le rassemblement au Larzac faisant figure de précurseur. Retour sur près de 50 ans de révolte écologiste, des premières contestations contre les projets de Notre-Dame-des-Landes et Sivens à la colère des paysans du Larzac…

 

 

 

 

 

 

 

Avant les ZAD, il existait déjà une forme d'occupation ancienne pour José Bové, député européen d'EELV.

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“Cette nuit-là, Rémi Fraisse meurt. Je suis alertée dans la matinée. Nous étions repartis de Sivens après le 20H car la tension envers les journalistes montait... Le matin même, vers 10h, sur le site c'est nous qui apprenons la nouvelle aux opposants que nous trouvons à l'entrée - barrée - du site. Impossible de rentrer. Il faut faire appel à Ben Lefetey [leader du collectif anti-barrage] pour pénétrer sur la zone. Même lui semble un peu démuni et ne reconnaît pas certains opposants dont certains appartiennent à des mouvances fascistes. Nous ne les avons pas revus par la suite. Ben Lefetey nous recommande "d'y aller sur des oeufs". L'info de la mort de Rémi Fraisse a circulé. La tension est encore plus vive. Aucun journaliste ne décide de rester sur place sans être accompagné.”


Muriel Lassaga, correspondante pour France 2 à Toulouse


“Il est décédé, le mec... Là, c'est vachement grave… Faut pas qu'ils le sachent...”



Article du Monde du 12.11.2014, écrit par Matthieu Suc et Olivier Faye

Cliquez pour écouter le titre “Positif” du rappeur

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“J'ai vu des articles indiquant qu'il y avait des Syriens qui étaient venus s'entraîner”



Tiphaine, occupante de Notre-Dame-des-Landes.

Cliquez sur la bulle pour entendre l'ensemble de son propos. 

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Carte de Notre-Dame-des-Landes mise à disposition des occupants de la ZAD par le site 

zad-nadir.org

 

Double-cliquez sur la carte pour l'agrandir, et ensuite pour la rétrécir

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Qu'encourent les “zadistes” en occupant illégalement un terrain ? 


La réponse d'Olivier Cahn, docteur en droit pénal et responsable du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Criminelles (LEJEP)

(Cliquez sur la bulle)

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“Dès le dimanche matin, ce n'était un doute pour personne que Rémi Fraisse avait été victime d'un tir de grenade et que celle-ci l'avait tué. C'était clair et net, il n'y avait pas d'ambiguité là-dessus. Il a fallu attendre 48h et des tergiversations invraisemblables de la part du ministère de l'intérieur et de M. Cazeneuve pour reconnaitre ce qu'il s'était passé. C'est pour ça que j'ai été le premier à demander sa démission dans ce cadre là, en disant que c'était inacceptable la façon dont ils ont géré cela. Ils se sont dit : « plus on retarde, plus la pression va baisser » et ça a été l'inverse. Ils ont géré ça de manière complètement lamentable.”


José Bové, député européen de Europe-Écologie-Les Verts. 

Vous pouvez accéder aux différentes parties en cliquant sur les numéros correspondant. Ou alors en scrollant avec votre souris.

Survolez ou cliquez sur les zones surlignés pour afficher plus d'informations. Si les contenus ne s'affichent pas correctement, rafraîchissez la page.

La réaction de l'euro-député José Bové aux propos de Xavier Beulin

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Captures d'écran de l'émission Enquête Exclusive : « Écolos, extrémistes ou marginaux : qui sont ces “zadistes” qui défient l'État »

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Définition des « zadistes » selon Sylvain Mouillard



“Ce sont des militants qui rejettent le modèle de société de consommation, de croissance actuelle, et qui décident de s'investir très localement contre les grand projets inutiles, dans des endroits symboliques de ces dérives pour mettre en application concrète leurs idées. Pour combattre ce modèle et en même temps essayer d'y trouver une alternative.”


À PROPOS

 

 

 

Ce webdocumentaire a été réalisé par des étudiants du Master Journalisme de l'université de Cergy-Pontoise. Il intervient dans le cadre du cours « Médias et Controverses » animé par Romain Badouard.

 

Pour toute information sur ce cours ou toute réclamation sur ce travail, veuillez contacter :

romain.badouard@u-cergy.fr

 

Les photos qui ne possèdent pas de légende ont été prises par nos journalistes et ne sont pas libres de droit. Tout comme les vidéos que vous pouvez retrouver sur la page Youtube de ce projet

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Auteurs :                                                  Montage et images vidéos :                             Illustration animée : 

 

Anaïs Demont                                        Gaétan Raoul                                                       Barbara Huet 

Pierre-Yann Mazari  

 

Direction Artistique :                             Direction des travaux :                                     Établissement : 

 

Christophe-Cécil Garnier                      Romain Badouard                                             Master Journalisme de Gennevilliers 

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Rassemblement à Alès (30) le 31 Octobre 2014 en Hommage à Rémi Fraisse tué par la police à la ZAD du Testet - Sivens. Par MTCovik via Flickr

DES VIOLENCES JUSTIFIÉES ?

L’enquête sur la mort de Rémi Fraisse et la question de l'emploi de la violence




    es affrontements entre manifestants écologistes et forces de l’ordre ont généré de nombreux débordements lors des manifestations mais également sur les terrains occupés, sans pour autant donner la possibilité d’établir un bilan concret des dommages matériels et des blessures subies au sein des deux parties. À titre d’exemple, le 21 février dernier, près de 1000 personnes manifestaient à Toulouse et à Nantes contre les violences policières et en soutient aux ZAD.


Lors de cette manifestation, la police a compté près de seize blessés dans ses rangs et procédé à une vingtaine d’interpellations. Quelques semaines plus tard, le 6 mars, se déroule l’évacuation du site de Sivens, sans le moindre signe de résistance de la part des zadistes. Le site a pourtant connu ses moments de tensions et plus particulièrement durant le mois d’octobre et novembre de 2014, lors de la mort de Rémi Fraisse. Véritable clé de voute des tensions entre forces de l’ordre et opposants au barrage (ainsi que d'autres zadistes), l’enquête sur les circonstances de sa mort semble à ce point « avancer péniblement », selon un article de Mediapart paru en mars 2015.


Le 2 décembre 2014, l’inspection de la gendarmerie nationale (IGGN) ne conclut à « aucune faute professionnelle » de la part du gendarme mis en cause dans la mort de Rémi Fraisse. Selon le rapport, la nuit de la mort du jeune homme, « l’emploi de la force puis l’usage des armes se sont imposées très rapidement ». L’avocat du gendarme ayant lancé la grenade, résume la situation de son client en ces termes : « mon client est dans le même état d’esprit qu’un conducteur qui s’est parfaitement conformé au code de la route mais dont le véhicule a heurté mortellement un usager qui n’aurait pas respecté une interdiction ». Pour Ben Lefetey, leader du collectif pour la sauvegarde du Testet, cela ne fait aucun doute, « la gendarmerie couvre ses gendarmes ».


Lorsque Mediapart se replonge en mars 2015 dans l’enquête qui vise à déterminer les circonstances de la mort de Rémi Fraisse le journal relève plusieurs points d’achoppement.


 « La famille a réclamé plusieurs actes d’enquête dont une reconstitution ainsi que l’audition du préfet du Tarn, responsable du dispositif de maintien de l’ordre à Sivens la nuit du 25 octobre. Ces demandes d’actes ont été jugées inutiles ou prématurées par les deux juges d’instruction, qui les ont rejetées le 22 janvier 2015. »

Michel Deléan et Louise Fessard, le 10 mars 2015.


Par ailleurs Vingt-quatre plaintes ont été déposées par des zadistes contre les forces de l’ordre auprès du tribunal d’Albi. Me Claire Dujardin, avocate chargée de ces affaires, a essuyé quatre plaintes classées sans suite tandis que les autres sont passées sous silence.



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« Les grands projets inutiles »



      e terme désigne, selon la Chartre de Tunis de 2013, des projets qui « constituent pour des territoires concernés un désastre écologique, socio-économique et humain ». Sans aucune concertation de la population dans la prise de décision, les projets placés « à la charge des budgets publics », sont accusés de se parer d’« hypothèses fausses d’évaluation coûts/bénéfices et de créations d’emplois ». 

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Réflexions autour de la lutte environnementale

 

La surreprésentation des violences et des tensions ainsi que l’imperméabilité affichée des zadistes à la communication ont presque éclipsé le véritable débat de fond : quel est l’avenir de ces luttes environnementales ? Doit-on les considérer comme des épiphénomènes ou, au contraire, pallient-elles le manque de démocratie participative en s’imposant avec force dans la société ?

 

Sur ce point, deux ouvrages parus cette année, sont revenus sur la lutte de Sivens, mettant en exergue les failles du système démocratique local et national dans le cadre du respect de l’environnement. « Sivens, le barrage de trop », aux éditions du Seuil, rédigé par les journalistes Grégoire Sauchay et Marc Laimé ainsi que « Sivens, un barrage contre la démocratie » de Ben Lefetey, aux éditions Les Petits matins ont, de concert, pointé du doigt le conflit d’intérêt qui tapisse les crispations autour du barrage de Sivens.

 

Passée l’analyse factuelle des intérêts locaux, les auteurs s’interrogent sur la place du citoyen dans le mécanisme de prise de décision concernant les affaires d’intérêt public et d’environnement. Faut-il attendre la mort d’un homme pour que soient montrées du doigt les brèches d’un système ?

 

Jugée trop tardive par les zadistes, le gouvernement a organisé, le 14 mars 2015, au ministère de l’agriculture, une rencontre avec des opposants afin d’échanger pour le bien d’une « démocratisation du dialogue environnemental ». Le 27 novembre 2014, un mois après le décès de Rémi Fraisse, François Hollande déclarait : « ce projet de barrage a ses partisans et ses détracteurs. À un moment, il va falloir choisir. Mais pour choisir, nous devons être conscients des limites qui existent aujourd’hui dans le débat démocratique ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le « groupe de Tarnac »

 

En marge de cette controverse, d’aucun en ont fait une analogie avec l’affaire du « groupe de Tarnac ». Catégorisée d’extrême-gauche, cette mouvance s’est trouvée dans la tourmente en 2008, suite à des accusations de sabotage sur des lignes TGV dans l’Oise, l’Yonne et la Seine-et-Marne. L’affaire a conduit dix accusés à une mise en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

 

En 2014, le contexte semblait propice pour le Comité Invisible, collectif d’auteurs en lien avec le « groupe de Tarnac », pour rédiger « À nos amis », paru en 2014 six ans après « L’insurrection qui vient » (éd. La Fabrique). Dans ce pamphlet, classé en 2010 dans le top 100 des meilleures ventes sur le site Amazon aux Etats-Unis, le Comité Invisible prône le droit à la révolte, à l’insurrection dans les Etats où la répression policière prend le pas sur la démocratie participative. En novembre 2014, dix jours après le décès de Rémi Fraisse, Matthieu Burnel réagissait sur le plateau de « Ce soir ou jamais » sur France 2.

 

Les ZAD, « sont des endroits où il y a des gens qui ont pris acte du fait qu’il n’y avait rien à attendre de la politique classique (…). Ce sont vos enfants, vos neveux, c’est nous, c’est notre génération qui trouve plus de sens à s’affronter avec la police lorsque celle-ci nous envoie des gaz lacrymogènes ».

 

Les accusations de terrorisme à l’encontre des zadistes ou de leur groupe sont, selon les membres de Tarnac la réalisation d’un « droit pénal de l’ennemi », système qui permettrait de « justifier en droit toute mesure extrajudiciaire dès lors que l’on a affaire à un terroriste, est un non-sens malheureusement plein d’avenir ».

 

 

À la place de la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les occupants préconisent l'amélioration de celui de Nantes-Atlantique, qui peut accueillir jusqu'à 3,5 millions de passagers par an.

Pour José Bové, le député européen EELV, c'est avant tout “la nécessité des projets qui sont interrogés, via une contestation sur des questions économiques ou sociales”.


Pour Clément Mabi, chercheur au GIS Démocratie, les zadistes “opposent à ces valeurs financières des valeurs humaines et écologiques.”

“Le problème c'est que l'État n'a pas à entrer dans ce genre de pratique. La vraie question qui va se poser, c'est « est-ce que l'usage de la force à Sivens était proportionné ? » ou est-ce que c'était juste une démonstration de force ?”



Olivier Cahn, docteur en droit pénal et responsable du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Criminelles (LEJEP)

(Cliquez sur la bulle pour écouter l'ensemble de son propos)

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Où en est l'enquête ? 

 

La réponse d'Olivier Cahn, docteur en droit pénal et responsable du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Criminelles (LEJEP)

(Cliquez sur la bulle)

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L'affaire des “Irlandais de Vincennes”


En 1982, alors que la France vient d'être touchée par une série d'attentats, 3 Irlandais, soupçonnés d'appartenir à l'IRA (Irish Republican Army), sont arrêtés par le GIGN et des explosifs sont retrouvés dans leur appartement. Il s'avère par la suite que ce sont les gendarmes qui avait monté toute l'affaire



“Dans les affaires de ZAD  à l'heure actuelle, rien ne permet d'établir que l'État a eu recours à ce genre de moyen”

Olivier Cahn, docteur en droit pénal et responsable du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Criminelles (LEJEP)

(Cliquez sur la bulle pour écouter l'ensemble de son propos)

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L’affaire Erri de Luca


Le mot « sabotage » est employé par Erri De Luca, auteur contemporain italien, dans une interview accordée au Huffington Post en septembre 2013. Solidaire du mouvement « NO-TAV » (Pas de ligne TGV) l’écrivain entend inciter la population du Val de Suse à se mobiliser contre la construction de la ligne TGV Lyon-Turin.


Autrefois leader du groupe d’extrême gauche « Lotta Continua », l’écrivain est depuis longtemps suspecté d’être un élément potentiellement dangereux en Italie, et plus particulièrement depuis les « années de plomb », marquées en Italie par une vague d’attentats terroristes.  


Accusé d'incitation au sabotage pour ses propos par la société Lyon Turin Ferroviaire, en charge de la ligne, il risque 5 ans de prison dans un procès qui s'est ouvert à la fin du mois de janvier 2015, avant d'être reporté mi-mars. 

« Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile ».

Erri de Luca, écrivain italien

« Dans le champs de l'environnement, on peut observer des cycles »

Clément Mabi, chercheur au GIS Démocratie

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L'affaire peut-elle arriver devant la Cour européenne des droits de l'homme ?



La réponse d'Olivier Cahn, docteur en droit pénal et responsable du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Criminelles (LEJEP)

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Quand Bruxelles et les rapports scientifiques mettent le gouvernement au pied du mur


Le 26 octobre 2014, au lendemain du décès de Rémi Fraisse, deux ingénieurs remettent un rapport au ministère de l’Environnement avec pour conclusion, la dénonciation d’une étude d’impact « de qualité très moyenne » et un « financement fragile » dans le cadre du projet de barrage de Sivens.


Entre 2011 et 2014, quelques années avant que la controverse ne prenne de l’ampleur, Catherine Grèze, ex-députée européenne EELV, alerte à cinq reprises Bruxelles sur ces « grands projets inutiles » en inculpant, entre autre, les dégâts environnementaux et les coûts exorbitants. Seulement, ce n’est que le 26 novembre 2014 que Bruxelles ouvre une procédure d’infraction contre la France pour non respect de la législation européenne dans le cadre du projet du barrage de Sivens.

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